Vous appréciez les musées et les nouvelles technologies ? Vous êtes tout simplement curieux ? Vous adorerez les micro-folies, ces lieux de diffusion culturelle qui viennent à votre rencontre. Découvrez les chefs-d’œuvre du patrimoine français d’une façon originale grâce à ces musées numériques.
Un concept de musée numérique
Comment une idée originale, cantonnée à une zone en réhabilitation de la capitale, a grandi pour atteindre une dimension internationale ?
Qu’est-ce qu’une Micro-Folie ?
Avant tout, que signifie Micro-Folie ? Le mot « micro » symbolise la dimension réduite de ces espaces numériques. Ces lieux sont en effet conçus pour être modulables et facilement déployables. Le terme « folies » quant à lui fait référence à la célèbre folie architecturale du parc de La Villette à Paris. Il s’agit d’un ensemble de 26 constructions édifiées entre les années 1980 et 1990, imaginé par un célèbre bâtisseur du nom de Bernard Tshumi. Le concept des Micro-Folies exprime ainsi l’idée d’apporter le savoir partout où ces petites structures peuvent être installées. Ce dispositif intègre ainsi un musée virtuel directement au sein d’un équipement déjà en place. L’implantation du lieu rend également chaque site exceptionnel. Ces phares ont vocation à quitter Paris afin de rayonner en province, mais également à l’étranger.
Qui coordonne ce projet de Microfolie ? Le centre de la Villette pilote cette initiative portée par le ministère de la Culture.
Quelques exemples de musées virtuels
La première Micro-Folie naît le 12 janvier 2017 au cœur du quartier des Beaudottes, à Sevran (93), dans un secteur éloigné de la culture. L’idée, qui a été imaginée par Didier Fusillier, fait tache d’huile et peu à peu, son développement devient exponentiel. On dénombre ainsi aujourd’hui 358 implantations en France et 43 à l’étranger. Les exemples sont nombreux ! Pour illustrer cette diversité, citons la chapelle de La Souterraine (23) ou la médiathèque des Mureaux (78).
Un musée numérique accessible à tous, sur tout le territoire français
Au cœur du dispositif Micro-Folie se trouve le numérique, qui se présente ici comme une véritable galerie d’art virtuelle sur grand écran. L’objectif ? Amener les musées digitaux au plus près des populations, partout en France, avec une attention particulière aux territoires moins bien desservis. On y découvre ainsi les arts majeurs : peinture, sculpture, gravure, architecture… et bien plus encore.
Des visiteurs au coeur du dispositif
Le musée est pensé pour les visiteurs. Ces derniers peuvent ainsi découvrir :
- des divertissements gratuits pour apprendre en s’amusant ;
- un bar pour des moments de convivialité, car chaque Micro-Folie en possède un ;
- des initiations à des savoir-faire, certains très pointus et novateurs ;
- un accès aux collections proposées par les 12 établissements culturels nationaux, listés plus loin ;
- un moyen d’expression pour les habitants, qui ne sont plus de simples spectateurs. S’ils ont la fibre artistique, ils peuvent aussi investir le lieu et, le temps d’une représentation, devenir les vedettes d’un spectacle qu’ils ont choisi de montrer.
Ces actions démocratisent ainsi les beaux-arts et la science. Elles s’adressent à un large public qui fréquente peu ou pas les musées, comme les jeunes enfants, les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Des théâtres mélangeant prouesses artistiques, techniques et technologiques
Ces emplacements culturels intègrent plusieurs dispositifs comme :
- Un FabLab. Il s’agit d’un atelier de fabrication ouvert à tous. Il permet d’apprendre à concevoir des objets. On peut accéder à tout un ensemble d’appareils, dont des imprimantes 3D, des cartes Arduino pour créer des systèmes électroniques, des machines à coudre.
- Un espace de réalité simulé par calculateur ;
- Une scène. C’est-à-dire un endroit équipé, adapté pour recevoir des saltimbanques, des groupes locaux ou internationaux, des spectacles vivants ;
- Une bibliothèque/ludothèque.
Et la qualité des œuvres dans tout ça ?
Comme toute institution culturelle, les Micro-Folies ont besoin de contenus. Elles peuvent ainsi compter sur les douze établissements partenaires qui ont aidé à sa réalisation :
- le Centre Pompidou ;
- le Château de Versailles ;
- la Cité de la musique-philharmonique de Paris ;
- le Festival d’Avignon ;
- l’Institut du monde arabe ;
- le Louvre ;
- le Musée national Picasso-Paris ;
- le musée d’Orsay ;
- le musée du Quai Branly-Jacques Chirac ;
- l’Opéra national de Paris ;
- la Réunion des musées nationaux-Grand Palais ;
- Universcience ;
- la Villette.
Grâce à ces mécènes, plus de 1 000 œuvres sont consultables, dans le cadre d’une expérience interactive et ludique.
L’intérêt des espaces culturels créatifs pour les collectivités
Pour les communes, les avantages sont significatifs et se manifestent de plusieurs façons :
- l’insertion du projet dans le cadre de la politique de la ville et donc de la redynamisation de certains quartiers ;
- l’aide apportée aux associations, aux porteurs de projets culturels. C’est-à-dire à tous ceux qui sont actifs dans la vie culturelle communale, mais également aux établissements scolaires ;
- la création d’emplois (médiateur) ;
- la simplicité d’installation.
Les villes qui participent aux maisons folies
Les villes participant aux Maisons Folies sont nombreuses en France. À titre d’exemple, on peut citer celles de :
- Nice (06) ;
- Sevran (93) ;
- Saint- Germain- en- Laye (78) ;
- La Villette (14) ;
- Bondy (93) ;
- Wazemmes (59) ;
- Tourcoing.
On en trouve également à l’étranger dans certaines villes comme :
- Abu Dhabi, (au sein de l’Alliance française) (Émirats arabes unis) ;
- Le Caire (Egypte) ;
- Pékin (Chine) ;
- Rangun (Birmanie) ;
- Lima (Pérou) ;
- etc.
Comment créer une Micro-Folie ?
Vous êtes convaincus des avantages de ce musée virtuel et vous avez décidé d’ouvrir une maison culturelle polyvalente ? Vous vous demandez quelles sont les modalités ? Sachez avant tout que les démarches administratives et les dates diffèrent selon les régions. Vous trouverez ces informations sur le calendrier mis en place par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
Qui peut déposer un dossier ?
Les personnes morales existantes, c’est-à-dire les :
- collectivités territoriales et leurs groupements (cf. article L5111-1 du même code) ;
- syndicats mixtes ;
- fondations et associations de droit privé.
On notera cependant que certaines demandes s’avèrent non éligibles, comme celles :
- ne prévoyant pas de médiateur ;
- n’ayant pas reçu de soutien financier pour la partie non prise en charge par l’État ;
- portées par une ou des personnes physiques.
En quoi consistent les dépenses pour créer une Micro-Folie ?
Les charges constituent un poste à prendre en compte pour créer un musée numérique.
Elles consistent en :
- la rémunération d’un volontaire en service civique, d’un parcours emploi compétences, ou d’un contrat initiative d’emploi dédié au projet ;
- des investissements comme l’achat de matériel, l’aménagement des locaux et les frais d’élaboration du dossier ;
- une estimation de 28 000 € pour la mise en place d’un espace culturel ;
- une évaluation de 6 000 € pour un FabLab ;
- un montant approximatif de 2 000 € pour un espace de réalité virtuelle ;
- un coût prévisionnel de 2 000 € pour une Ludothèque/Médiathèque.
Les aides
Ces subventions peuvent couvrir jusqu’à 80 % des dépenses d’investissement, avec un plafond fixé à 40 000 € hors taxes. Elles incluent des dépenses liées à des opérations modifiant la consistance ou la valeur du patrimoine de la collectivité territoriale, telles que :
- L’achat de matériels durables ;
- La construction ou l’aménagement de bâtiments ;
- Les travaux d’infrastructure.
Le financement d’un poste peut également être pris en charge à hauteur de 80 % de l’indemnité mensuelle.
À noter que le porteur de projet peut bénéficier de l’accompagnement de l’établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette. Spécialisé en ingénierie culturelle, ce partenaire à l’écoute offre de précieux conseils.
Les candidatures sont évaluées selon plusieurs critères, notamment :
- La création d’emploi, avec au moins un poste équivalent temps plein ;
- Un ancrage territorial solide.
Les détails des critères de sélection sont précisés dans le paragraphe suivant.
Connaître les critères utilisés pour la sélection de votre proposition
Une commission réunissant différents services de l’État, de la Région, ainsi que l’établissement public de la Villette, surveille certains points.
Elle étudie les éléments suivants :
- les horaires, les modules choisis, les liens avec les autres acteurs ;
- l’ancrage du site, son rayonnement. Il est privilégié une répartition harmonieuse à l’échelle du département ;
- la prise en charge du poste de médiateur ;
- la connexion entre les différents dispositifs.
Pour l’administration, outre la préfecture, sont représentées :
- la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) ;
- la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse à l’engagement et aux sports);
- la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).
Les raisons du succès des Micro-Folies s’avèrent multiples. Tout d’abord, la qualité des œuvres, dignes des plus grands établissements partenaires. Ces lieux uniques, associant convivialité, savoir et technologie, rendent la culture accessible au plus grand nombre. Ils contribuent également à démocratiser le savoir et la technique grâce aux FabLabs et aux outils numériques. L’État soutient leur déploiement avec des aides dédiées aux collectivités. Elles facilitent ainsi les implantations pour enrichir l’offre de loisirs et rendre la commune ou le quartier plus attractifs.
Arnaud Verriez pour le Style est.