Famille zéro déchet : interview d’une passeuse de savoir, Cathy Libaros

Comment vivre zéro déchet ? Une question lancinante que vous vous êtes posez probablement de multiples fois. Voici l’histoire de Cathy Libaros, qui a décidé, il y a trois ans, de changer de vie professionnelle afin de préserver notre environnement et de nous aider dans notre transition écologique.

Comment j’ai rencontré Cathy : où la synchronicité joue bien son rôle

Pour la petite histoire, j’ai rencontré Cathy en mai 2021, dans un forum d’écriture. Elle cherchait une personne afin de corriger son livre. Ce que j’ai fait avec enthousiasme. Sa vision du monde est à l’initiative de cette rubrique : interviewer des personnes qui, à leur manière, changent le monde et contribuent au bien de la planète. Pour que tous les organismes vivants de la Terre puissent vivre en harmonie. J’y crois ! Et les personnes comme Cathy me redonnent de l’espoir. Merci Cathy !

Qui est Cathy, cette  héroïne de la protection de la planète ? ♻️

 

Cathy Libaros a 47 ans et une petite fille de six ans. Sa famille vit depuis maintenant dix ans un mode de vie   « zéro déchet ».

Pour se lancer dans son nouveau métier, Cathy a suivi une formation en formulation cosmétique et animation d’ateliers cosmétiques.

Au départ, elle n’est pas du tout formée à l’écologie. Cathy est ce qu’on appelle une autodidacte.

Elle a commencé à confectionner des recettes pour la famille. Puis, petit à petit, elle en a développé d’un peu plus complexes. Pourquoi ? Afin d’avoir le moins d’impact possible sur Terre.

Sa famille a donc servi de cobayes. Rassurez-vous ! Ils vont aujourd’hui très bien 🙂

Son objectif ? Montrer aux gens qu’on peut très bien, tout en travaillant à temps plein, élaborer des recettes pour : fabriquer ses produits ménagers, ses cosmétiques et ses produits d’hygiène. Et surtout sans y passer la journée. Mais le plus important : arrêter d’acheter des produits malsains pour nous et l’environnement.

Comment est-elle devenue formatrice en zero waste ?

Le fil conducteur de Cathy, c’est la transmission. À ses débuts, elle était formatrice en langue étrangère. Elle apprenait le français aux étrangers, l’italien et l’anglais aux francophones. Ensuite, elle a travaillé pendant huit dans le handicap. Puis son chemin de vie l’a amenée dans une maison de retraite. Elle y est restée cinq ans. C’est bien avant d’y travailler qu’elle fabriquait des recettes cosmétiques.

Puis, une idée a germé dans son esprit. Si elle pouvait confectionner soi-même ses produits, pourquoi ne pas en faire profiter d’autres personnes ? C’est ainsi qu’en juillet 2020, elle a franchi le pas. Pour le plus grand bonheur de sa fille.

Mais retenons qu’elle ne s’est pas réveillée un matin pour former les gens au zéro waste. Cette philosophie de vie lui a pris du temps : au moins une dizaine d’années. Elle s’est en effet documentée, a participé à des MOC, a testé de nouvelles formules.

Il faut dire aussi que les parents de Cathy faisaient tout maison. Sa maman est de cette génération où l’on faisait attention. On ne gaspillait pas. On utilisait des substances faciles à trouver, aussi efficaces que les produits chimiques des supermarchés. Sa mère reprisait les chaussettes. Qui le fait aujourd’hui ?

Cathy Libaros formatrice en zero dechet
Cathy Libaros

Mais vivre zéro déchet, cela veut dire quoi ?

 Ce mode de vie consiste à faire attention à ce qu’on achète. À pratiquer une démarche globale afin de diminuer aussi bien sa poubelle ménagère que sa poubelle de recyclage.

Cette philosophie de vie demande un certain sens d’esprit critique. En effet, le zéro déchet est devenu un peu comme le bio à une certaine époque. On le rencontre désormais partout. Dans les supermarchés notamment. Alors, lorsque l’on retrouve du shampoing solide en masse, peut-on le qualifier d’artisanal ?

Dans un produit, il faut en effet regarder

✔️ sa composition ;

✔️ la provenance des ingrédients ;

✔️ la provenance de sa fabrication.

Comme le confie Cathy : au début, nous faisons tous et toutes des erreurs. Toutefois, avec de l’entraînement, nous pouvons y arriver. Vous devez donc apprendre à devenir patient. Cela prend un peu de temps pour acquérir les bons automatismes.

Son entreprise : Durablement vôtre 06

Cathy propose donc des ateliers où elle partage ses recettes. Chacun ou chacune peut venir fabriquer ses produits ménagers, cosmétiques ou d’hygiène. Le but ? S’assurer d’avoir le moins de déchets possible, mais également de faire attention à sa santé.

Cathy fait en sorte de proposer des ateliers où les ingrédients demeurent :

✔️ bio et équitable ;

✔️ dont la liste des ingrédients est réduite ;

✔️ où les produits demeurent majoritairement locaux, et au pire français.

Car le bio emballé ou arrivant de l’autre bout du monde, ce n’est pas vraiment du bio. On est d’accord ?

logo de durablement votre 06
logo de l’entreprise Durablement votre 06

Ses produits zéro déchet dans sa pratique

Pour fabriquer ses produits, elle sait de quoi elle a besoin. S’ils ne sont pas présents dans son jardin, elle les fait venir. Après, elle travaille avec ce qu’elle a à disposition. Elle crée des macérats. Dans ses ateliers, elle apprend à les fabriquer et explique les propriétés des plantes qu’elle connaît, même au niveau culinaire. Cathy a trouvé, sans son secteur, des partenaires qui possèdent la même éthique qu’elle. À savoir : bio, vrac et zéro déchet. Elle peut ainsi proposer des ateliers qui tiennent la route.

Pendant longtemps, elle a cherché des produits qui donnent le même rendu, la même texture… mais avec moins d’impact écologique.

Elle a donc exclu l’huile de coco et le beurre de karité dans ses listes d’ingrédients. Mais pourquoi ? Parce qu’ils viennent de loin et contribuent à la déforestation. La monoculture détruit par ailleurs la biodiversité.

Dans sa démarche, il n’y a que des produits locaux ou français.

Le contact humain est important pour Cathy. C’est pour cela qu’elle aime faire ses ateliers. Elle aime cet échange avec les gens, ce plaisir de voir l’émerveillement chez les enfants.

Elle réfléchit à une possibilité d’atelier en ligne, mais ce point la dérange. Elle veut aller à la rencontre des gens. Et elle ne veut pas se déplacer trop loin. Cela ne fait pas partie de son éthique. Quand je lui demande si elle voudrait former des gens, elle me rétorque que ses clients diffusent ce qu’elle leur inculque. Elle est comme cela Cathy. Elle aime donner et transmettre ! Ainsi, dans son village, des personnes qui n’ont pas fait son atelier fabriquent des produits zéro déchet grâce à Cathy.

Elle n’oblige personne à venir à ses ateliers. Ce n’est pas le but du jeu. Ce qu’elle veut ? Que ces choses simples se diffusent. Comme une cliente qui a fait une crème et qui l’a fait tester à tout le monde au parc après l’école. C’est ainsi que cela doit fonctionner d’après Cathy. Car si cette dernière n’avait pas besoin de manger, elle le ferait gratuitement.

faire ses produits zero dechet
Faire ses produits zéro déchet dans les ateliers de Cathy.

La liste INCI

La liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) est une nomenclature obligatoire sur les produits cosmétiques depuis 1999. Cette liste d’ingrédients, créée en 1973 par une association américaine, norme les éléments présents dans les produits cosmétiques. En vert, les produits les moins nocifs, en jaune, satisfaisants, en rouge, les plus dangereux.

Cependant, le fabricant n’a pas l’obligation d’indiquer les concentrations des produits. Il fait en effet jouer le « secret de fabrication ». Ces ingrédients demeurent cependant classés du plus important au moins important. Mais en dessous de   1 %, l’élément peut être classé dans n’importe quel ordre.

Les tensio-actifs, des alliés zéro déchet ?

Les shampoings solides ont la cote, car ils ne contiennent pas d’emballage. Le seul souci ? La majorité d’entre eux contiennent du SCI. Mais c’est quoi le SCI ? C’est une poudre biodégradable qui a l’air complètement écologique, et qui l’est ! Toutefois, c’est un détergent. Il est surtout employé en trop grande quantité. Il devient ainsi un détergent comme pour laver le sol (recette souvent à 50 % de SCI). Imaginez vos cheveux avec ce produit ! Au début, tout se passe très bien, car on ne se lave pas les cheveux tous les jours. Cependant, après quelques mois, vous vous retrouvez avec des démangeaisons, des pellicules et des cheveux, version paillasse. Cathy sait de quoi elle parle !

Par ailleurs, si on va plus loin, on se rend compte que pour fabriquer cette poudre, on utilise de l’oxyde d’éthylène. Et celle-ci n’est pas du tout écologique. Mais cela, on ne nous le dit pas.

Ainsi, la prise en compte du cycle de vie, en amont du produit déjà placé dans les rayons, nous est cachée. Cela devient une sorte de label vitrine. Sur l’emballage, vous retrouvez du vert ou une plante. Or, quand vous regardez les ingrédients, les plantes –s’il y en a – s’avèrent tout en bas de la liste, donc en infime quantité.

Notre cerveau, notre meilleur allié

Cathy part du principe qu’une application comme Yuka ne remplacera jamais notre réflexion.

C’est vrai que cela demande du temps, mais au fur et à mesure, le cerveau apprend plus vite. N’importe qui peut ainsi lire une composition. Au début, vous allez tomber sur des ingrédients que vous ne connaissez pas. Une recherche sur Internet et vous voilà renseigné.

Sachez qu’un bon produit ne devra jamais avoir trop d’ingrédients. Ainsi, si l’on prend l’exemple d’un dentifrice ou même d’une crème : le premier ingrédient est l’eau… Pourtant, une crème ne demeure pas le produit le moins cher !

Ses clients qui veulent vivre zéro déchet

Au départ, ses clients étaient principalement des particuliers. C’est sur Facebook, en proposant des ateliers, qu’elle a commencé à faire sa clientèle.

Désormais, ce sont plus des associations ou des collectivités qui font appel à elle. Ils commencent à se rendre compte que ses ateliers demeurent intéressants du point de vue financier, mais aussi pour l’environnement.

Elle se déplace ainsi dans des classes maternelles. Elle apprend aux tout-petits à fabriquer de la pâte à modeler sans produits chimiques.

Elle se déplace également dans des Ehpad afin de fabriquer des sérums pour le visage ou toutes sortes de produits de soin.

Elle n’a cependant pas arrêté les particuliers. Ce sont des personnes qui ont conscience de ce qui se passe. Ils sont donc très mobilisés.

Atelier zero dechet adulte
https://le-style-est.com/mes-tarifs-en-redaction-web/

Comment se passent les ateliers de notre formatrice en zero waste ?

 

Pour ses ateliers, Cathy fournit les ingrédients. En revanche, il faut apporter ses contenants.

Ses prix demeurent très abordables : 8 euros pour les ateliers créatifs enfants ; 12 euros pour les ateliers de fabrication adultes. Comme tout le monde, elle a dû augmenter ses prix cette année. Pour les collectivités, elle travaille sur devis.

Ce qui marche bien ? Les anniversaires. Les enfants adorent !

Est-ce qu’elle se dégage un salaire ? Pas encore, mais d’après elle, elle n’a pas besoin de gagner 2 000 euros avec son mode de vie.

Le point le plus important pour Cathy : se lever le matin en se disant qu’elle va faire quelque chose qui lui plaît. Et surtout, avoir du temps, surtout pour sa famille. Et puis, quel plaisir d’observer un oiseau sur un arbre, de confectionner un gâteau. Bref, prendre enfin le temps de vivre ! C’est aussi pour cela qu’elle a démissionné, car elle revenait le soir épuisée. Pourtant, elle effectuait un travail qui lui plaisait. Mais quand elle rentrait, elle devait s’occuper de sa fille, faire les courses, aller à l’école… Elle courait après quoi ? Après ses 5 semaines de vacances par an ?

Maintenant, elle n’a plus de vacances, mais peu lui importe. Si on l’appelle le dimanche, elle part pour ses ateliers. Désormais, elle a du temps pour sa famille et ne stresse plus. C’est bon pour la santé. Elle ne fait plus le travail de Sisyphe : être englué dans son quotidien, dans l’impossibilité de s’en extraire. Bien sûr, une fois que l’on a démissionné pour lancer son entreprise, il faut baisser ses exigences, rappelle-t-elle. Elle n’a pas le dernier iPod. Elle n’a pas une voiture de luxe. Mais elle ne se prive pas. Et surtout, elle est heureuse.

faire son déodorant ecologique
Atelier de fabrication de déodorant.

Recette sans déchet : gommage visage

 

 ???? Voici une petite recette de Cathy, à petit prix et en moins de cinq minutes.

Il s’agit d’un gommage que tout le monde peut faire une fois par semaine. Il n’abrasera pas votre peau, car doux et hydratant.

Vous avez besoin :

✔️ d’une cuillère à café de miel (de préférence local) ;

✔️ d’une cuillère à café de sucre en poudre ;

✔️ d’une goutte de citron pour les peaux grasses ;

✔️ de vos deux mains.

Nota : essayer de faire travailler les petits producteurs du coin. Pour le miel, faites attention, car les abeilles sont en danger.

Mélangez le tout puis passez sur un visage légèrement humidifié. Effectuez de petits mouvements circulaires, en douceur. Les grains de sucre vont commencer à enlever toutes les peaux mortes. Le miel a un effet hydratant et humectant.

Laissez reposer 10 minutes environ, le temps que le sucre fonde. Il va libérer des enzymes, particulièrement de l’acide glycolique. Ce dernier possède un effet gommant, mais très doux parce que ce n’est pas de l’acide glycolique pur.

Rincez à l’eau claire.

Après ce gommage, votre peau n’aura même pas besoin de crème. En effet, il ne demeure pas asséchant. Vous obtiendrez une vraie peau de bébé.

Ce gommage est à effectuer une fois par semaine.

Vous pouvez également le faire pour vos lèvres gercées.

Il est préférable d’acheter des produits bio (même le sucre). En effet, la peau reste perméable. Les gommages industriels contiennent des conservateurs, des produits nocifs pour notre santé et notre planète. Par ailleurs, certains produits contiennent des plastiques liquides et leur contenant demeure polluant.

Aroma zone ? Bien ou pas bien ?

 

Cathy ne les recommande pas pour la simple et bonne raison que cela pousse à la consommation. Par ailleurs, ce n’est pas zéro déchet. Il y a en effet beaucoup de plastique.

Toutefois, Cathy précise bien qu’il n’y a pas d’interdit. Que l’on peut acheter sur Aroma zone, mais pas du beurre de karité ou de coco par exemple. Et on privilégiera des contenants en verre plutôt qu’en plastique.

Protéger la planète en pratiquant le zéro déchet au quotidien

 

Comment faire son ménage sans polluer la planète et par la même occasion sa santé ?

Le ménage zero waste

Peut-on par exemple utiliser du bicarbonate et du vinaigre blanc ? D’après Cathy, ils ont une capacité de biodégradabilité correcte. Toutefois, il faut les utiliser avec parcimonie.

Et le savon noir ? Pour Cathy, cela reste du savon fabriqué avec de la soude caustique et de l’huile. Donc attention ! C’est la même chose pour le savon de Marseille. Vous ne vous laverez pas avec celui-ci dans une rivière. En revanche, vous pourrez l’utiliser pour faire la vaisselle ou le ménage, voire pour vous laver les dents.

Se laver avec le minimum de déchets

Dans notre société, un produit qui ne mousse pas, qui ne sent aucune odeur sera suspecté de mal laver ou nettoyer. Il faut donc rééduquer notre cerveau. Car oui, un produit non moussant est tout aussi efficace, voire plus qu’un produit moussant.

Un dentifrice maison par exemple ne moussera pas. Mais vous pouvez vous nettoyer les dents avec de l’eau. À condition toutefois de ne pas avoir de problèmes dentaires (dents qui se déchaussent, gencives sensibles, etc.). Au préalable, il vaut mieux consulter son dentiste. Cathy se lave donc les dents uniquement à l’eau. Par contre, elle se les frotte impérativement avec une brosse à dents. C’est le plus important ! En effet, 95 % de l’hygiène dentaire vient du brossage. Donc du moment où l’on se brosse bien les dents, il n’y a pas de problème. D’ailleurs lors de son dernier rendez-vous chez le dentiste, ce dernier n’a fait aucune remarque sur sa dentition.

Vous avez peur d’avoir des problèmes d’haleine ? Il vous suffit de faire un bain de bouche : une infusion de menthe ou de laurier. Vous pouvez également mâcher une feuille de menthe.

Évitez en revanche les chewing-gums, très mauvais pour la planète.

Si vous partez en camping ou en randonnée, pensez juste à votre brosse à dents.

Pour se laver, Cathy conseille du savon d’Alep ou du savon de Castille, moins détergent que le savon de Marseille. En camping, le pain d’argile est très bien. Il est écologique, mais en plus il est agréable et à un bon pH pour la peau.

Où l’on parle de pipinettes

Dans la famille de Cathy, il y a donc deux filles. Elles utilisaient ainsi beaucoup de papier toilette. En créant les pipinettes, Cathy a fait des économies.

Pour fabriquer ces lingettes pipi lavables, vous avez besoin de serviettes de toilette. Vous les découpez ensuite en petits carrés de la taille d’une feuille de papier wc. Une fois utilisée, Cathy les entrepose dans une poubelle spéciale. Les feuilles propres sont placées dans un petit sac en tissu. Une fois la poubelle pleine, elle les lave avec les draps, sauf en cas d’infection urinaire. Dans ce cas, elle les nettoie à part dans une bassine d’eau bouillante.

Vous vous demandez si cela sent l’urine ? Eh non ! Il n’y a aucune odeur. Donc pas besoin d’huile essentielle pour parfumer.

lingettes pipi lavables
Lingettes remplaçant le papier toilette.

L’occasion, une bonne pratique zero waste, mais…

Dans la famille de Cathy, on achète uniquement de l’occasion. Pour elle, c’est toutefois facile, car elle demeure allergique au magasin. Par ailleurs, elle habite à la campagne.

Mais comment fait-elle ? Si elle a besoin d’un produit, elle se déplace dans des ressourceries ou chez Emmaüs. Si elle ne peut pas faire autrement, elle achète sur certaines plateformes. Mais toujours en point relais afin d’éviter les déplacements inutiles.

Pour les achats de Noël, elle évite la foule. Elle fait ses achats tout au long de l’année.

Sa fille sait qu’il s’agit d’occasions, mais cela ne l’empêche pas de jouer.

Cathy a calculé qu’elle faisait entre 800 et 1000 euros d’économie par an !

Les vêtements de seconde main

Acheter d’occasion permet de ne pas solliciter les ressources de la Terre. En effet, on réutilise des marchandises déjà sur le marché. Il s’agit de petits gestes quotidiens qui deviennent très vite des habitudes. Pareil pour les habits. Il faut savoir en effet qu’un vêtement demande beaucoup d’eau, entre autres ! Par ailleurs, il faut éviter d’acheter des habits en polyester, viscose, etc. En effet, à chaque machine, elles vont recracher des particules de plastiques rejetées ensuite dans la mer. Il faudra donc aussi éviter de les laver trop souvent. Vous pouvez aérer le vêtement s’il sent la transpiration, laver une tache à la main par exemple.

Si elle veut se faire plaisir avec un joli pull de marque éthique, Cathy va attendre… Le temps de vérifier que ce n’est pas seulement une envie. Donc, elle ne l’achète pas tout de suite. Une fois qu’elle a réfléchi à son envie, elle vérifie sa matière, où il est produit. Mais si elle le trouve d’occasion, elle privilégiera cette voie. Parce qu’une fois qu’il est fait et qu’il est encore en bon état, pourquoi chercher encore du neuf et consommer de l’eau, des matières premières, etc ?

Et que faire du vêtement que l’on ne veut plus ? On ne le met pas dans la poubelle ménagère. On le réutilise pour confectionner :

des vêtements de poupée ;

du sopalin (on le découpe) ;

un manteau pour son chien.

Et ce qu’ils restent est mis dans des bornes. Ils serviront d’isolants.

Les meubles d’occasion

Les meubles que vous achetez dans le commerce contiennent des colles, des produits chimiques ou du plastique. Même d’occasion, ces éléments chimiques ne disparaissent pas. Il est donc préférable d’acheter des meubles en bois ou des éléments de décoration non traités. Cathy a ainsi acheté une table de salon en chêne massif dans un dépôt-vente. Il lui a coûté seulement 5 euros.

Pour sa fille, en revanche, elle a préféré acheter des meubles éthiques : en pin massif, sans vernis, peinture et colle. Celle-ci pouvait ainsi mettre sa bouche sur les montants du lit sans souci.

À l’époque par contre, elle n’a pas eu d’autres choix que d’acheter une marque allemande. Mais depuis, vous trouverez sans nul doute des marques françaises. Comme elle n’avait pas de magasin près de chez elle, elle les a achetés sur Internet.

table basse occasion
table basse d’occasion en chêne massif.

Les sites d’occasion : une manière d’être plus écoresponsable ?

Vous achetez de l’occasion et vous croyez certainement bien faire. Cependant, avez-vous vraiment besoin de ce vêtement ? Car si vous achetez 10 pulls alors que vous n’en mettez que deux, ce n’est plus vraiment écologique. Vous surconsommez ! Et puis, il y a les emballages. Si on achète trop, on se retrouve dans un travers qui va continuer. Par ailleurs, on va acheter des marques qui sont ce qu’on appelle du fast fashion : des vêtements peu chers et de piètres qualités. Même d’occasion, on va continuer de participer à ce système. Si on achète chez eux, cela veut dire qu’ils vont continuer à produire. En amont, les produits d’occasion ont été neufs. C’est-à-dire que l’on a extrait des matières premières. C’est le serpent qui se mord la queue.

L’achat d’occasion se réfléchit donc aussi !

Devenir écoresponsable, c’est devenir sobre, mais ce n’est pas vivre comme un ou une amish.

Il faut donc se poser les questions suivantes lorsque l’on veut acheter un article. Est-ce que :

✔️ je l’ai réparé ;

✔️ je l’ai détaché ;

✔️  est-ce que j’ai fait tout ce que j’ai pu ?

Si la réponse est affirmative, alors je peux m’en acheter un autre. Je l’achète de préférence d’occasion. Je fais toutefois attention à la matière et à la marque. Sinon je prends un produit neuf éthique.

seconde main
Vêtement de seconde main.

Les fêtes de Noël : peut-on consommer responsable ?

Faire attention à la planète ne veut pas dire ne pas recevoir de cadeaux. La fille de Cathy ne manque de rien. Elle reçoit des cadeaux de Noël comme tous les enfants. Mais des présents d’occasion. Son mari ? Pareil. Cela ne les empêche pas d’avoir une vie normale.

Le sapin de Noël

Avant, ils achetaient un sapin standard, mais bio, dans une pépinière. Sachez en effet que les sapins demeurent boostés aux engrais chimiques et « protégés » au pesticide. Pourquoi ? Pour qu’ils poussent plus vite.

Mais les sapins bio coûtent cher. Par ailleurs, Cathy avait envie, depuis quelques années, d’un sapin durable et éthique. Sauf qu’il fallait convaincre son mari qui adore l’odeur du sapin. La chance qu’elle a eue ? Un cousin qui fabrique des objets avec du bois flotté qu’il collecte. Elle lui a donc demandé de lui fabriquer un sapin de Noël en bois flotté version Ikea, mais en mieux et dix fois plus facile à monter.

Il leur a offert et depuis quatre ans maintenant, elle possède ce sapin en bois flotté. Une pure merveille. Il ne sent pas le sapin, mais ce n’est pas grave. Grâce à ce dernier, son cousin a pu obtenir des clients.

Pour les décorations, elle ressort tous les ans les mêmes… ceux de son enfance. Elles demeurent toujours en bon état. Il y a aussi des cadeaux qu’on leur a offerts. Des boules en plastique avec le nom de sa fille, mais elles les gardent. Ils sont là. Le but est en effet de ne pas jeter.

Pour le luminaire, elle réduit assez drastiquement. Le sapin est décoré d’une petite guirlande lumineuse en LED. Pour l’extérieur, elle utilise une seule guirlande programmée. Elle ne l’allume pas la nuit.

sapin responsable
Sapin en bois flotté écoreponsable.

Le repas de Noël

Cathy adore cuisiner. Elle confectionne son pain d’épices, ses gâteaux. Sa belle-mère confectionne des verrines avec de la betterave. Chacun apporte un petit quelque chose fait maison.

Pour l’occasion, elle achète de bons produits achetés dans de petites entreprises du sud-ouest… Bio, bien entendu. Par contre, elle ne mange pas de dinde, ni de truffe, ni de caviar.

Ils aiment manger, mais ne font pas d’orgie pour ne pas jeter ou avoir trop de restes. D’ailleurs, leur corps les remercie. Ils mangent donc la même quantité qu’habituellement. Sauf qu’ils se nourrissent de mets confectionnés par leur soin ou achetés à la petite entreprise locale française : bûche glacée artisanale, clémentines bio de Corse achetées à la maison du pays. Mais, il cuisine aussi tout au long de l’année. À Noël, le menu demeure plus élaboré.

Comment manger responsable ?

 

Manger bon et responsable ne veut pas dire se priver de tout. Cathy mange du chocolat de temps en temps, dans du pain comme le goûter de son enfance.  Elle boit aussi parfois du café. Elle l’achète en grain et le moud. Cela lui permet de faire son sport quotidien et de méditer. Le café est équitable afin de rémunérer correctement les producteurs. Elle a toutefois conscience de polluer en buvant son café. Toutefois, elle compense en ne mangeant aucun fruit exotique. Ils ne mangent pas de bananes, pas d’ananas, etc. De même, elle n’utilise pas d’huile ou de beurre de coco, de karité. Et bien sûr, pas de Nutella. Elle fabrique sa pâte à tartiner elle-même.

Mais pourquoi se passer d’huile de coco ? Parce qu’il y a une telle demande aujourd’hui que les producteurs déforestent afin de planter des cocotiers. Donc, si vous voulez vraiment en acheter, il va falloir l’acheter équitable.

pate à tartiner maison
Pâte à tartiner maison avec seulement trois ingrédients.

Voyager éthique

 

Comment moins polluer lorsque l’on voyage ? En effet, l’avion est le mode de transport qui génère le plus de CO2. Pour Cathy, cette démarche est facilitée par le fait qu’elle a peur de l’avion.

Elle ne prend donc que la voiture. Comme elle habite à la campagne, elle demeure tributaire de son automobile. Mais elle réduit drastiquement ses déplacements. Elle n’a pas besoin de prendre sa voiture tous les jours, car elle n’a pas d’ ateliers quotidiens. C’est l’avantage d’être son propre patron. Elle fait son planning comme elle a envie. Lorsqu’elle doit se déplacer pour un atelier, elle en profite pour effectuer ses courses. Elle emmène sa fille à l’école à pied, mais cette dernière est encore petite.

Rester écoresponsable lorsque l’on part en vacances

Et les vacances ? Son mari est originaire du Sud-Ouest et elle d’Italie, donc à deux heures et demie de route.

En revanche, pour se rendre dans le Sud-Ouest, ils doivent rouler six à sept heures. Mais ils partent un été sur deux. Il pourrait y aller en train, c’est vrai, mais ils logent en camping. C’est embêtant pour aller voir la famille et faire les courses. Les distances sont quand même assez grandes. Cependant, ils ne prennent pas la voiture tous les jours. Ils passent leurs vacances dans un camping. Il pratique le zéro déchet.

Au programme de ses vacances : repos, jeux de société.

En Italie, c’est le trou perdu du monde. Ils logent en pleine montagne. Ils ont donc besoin de la voiture pour effectuer leurs courses. Mais c’est la même chose que lorsqu’ils sont chez eux. Cathy sait où acheter ses produits bio. Le principal ? S’organiser ! Il faut savoir à quelle distance se situe le magasin bio, le producteur local de légumes, de viandes, de fromages… Avant de partir, elle fait donc ses devoirs de vacances, pour savoir où aller le moins loin. Ce n’est pas parce qu’elle part en vacances qu’elle va se retrouver avec une poubelle de déchets, oh non !

Après, elle le conçoit. Lorsqu’elle part, elle doit apporter beaucoup de choses. Elle part avec son savon de Marseille pour la vaisselle, son bidon de lessive. Oui, elle est chargée, mais cela lui évite d’acheter là-bas et de jeter après. Et pour l’Italie, idem. Cependant, comme c’est la maison de sa mère, elle a déjà presque tout sur place.

Les vacances n’engendrent toutefois pas zéro impact. Il y a forcément une conséquence. Ne serait-ce que le trajet. Mais ils essaient de ne pas surconsommer. Elle est consciente qu’au début, cela demande une certaine gymnastique. Il lui a fallu du temps pour y arriver. Parfois, elle a oublié des choses. Cathy est humaine. Ce n’est pas un robot. Après, avec le temps, cela devient un automatisme.

Comment se protéger du soleil sans polluer la planète ?

Même d’origine italienne (mais sa famille vient du Piémont), Cathy possède une peau fragile. Elle est allergique au soleil. Donc elle le fuit. Elle reste à l’ombre, même si elle habite la Côte d’Azur.

Il faut savoir que les produits solaires polluent les océans. Lorsque l’on se baigne avec de l’écran solaire, on tue toutes vies organiques. Donc Cathy a cherché des solutions, surtout pour sa fille qui a besoin d’être protégée.

Car en plus de polluer la planète, les produits solaires s’avèrent de redoutables perturbateurs endocriniens. Elle a cherché longtemps, mais elle a trouvé des produits avec des filtres minéraux. L’inconvénient ? Il laisse une pellicule blanche sur la peau. C’est toutefois un moindre mal, surtout pour une petite fille.

Elle a même trouvé des marques françaises bio avec des filtres minéraux qui ne polluent pas les océans. C’est magnifique !

Ce n’est pas parce qu’il y a écrit « Ne nuit pas à l’environnement » que c’est écologique, oh non !

Elle nous conseille donc de regarder au niveau des produits pour les surfeurs. Ces derniers respectent leur environnement et ont créé leur propre marque. Quoi de mieux que de s’approvisionner chez les sachants !

Devenir écoresponsable à l’ère du numérique

Effectuer des choix éthiques et écoresponsables pour protéger la Terre ne veut pas dire vivre à l’âge de pierre. On peut vivre avec son temps et faire attention à sa planète. Par ailleurs, il faut parfois faire des concessions. Pour éviter les trajets inutiles, elle se fait livrer en point relais. Elle y passe en passant lorsqu’elle fait des ateliers, elle ne se déplace donc pas exprès pour récupérer ses colis.

À partir du moment où vous ne pouvez pas trouver le produit désiré à côté de chez vous, Internet devient incontournable. Mais dans des magasins virtuels ou des plateformes éthiques. Bien entendu, acheter des meubles éthiques vous coûtera plus cher. Cependant, à partir du moment où il y a des économies derrière, c’est un choix.

Après, c’est vrai que Cathy n’a pas les dernières technologies. Son téléphone avec lequel elle a fait l’interview a huit ans. Son ordinateur de maison ? Il frôle les dix ans. Cela ne l’empêche pas de se faire plaisir. Comme elle aime à le répéter, elle et sa famille ne sont pas des amish. Elle se différencie juste des trois quarts de la population en effectuant des choix différents.

Comment vivre zéro déchet : le bienfait des plantes du jardin, une bonne pratique écologique

La nature nous livre de nombreuses richesses. Cathy possède ainsi un jardin où elle fait pousser des plantes. Ces dernières serviront à soigner les bobos du quotidien. Elle enseigne également à sa fille le nom de chaque plante, leur goût, leurs propriétés… Ce savoir ancestral que l’on a perdu. Car on fait également partie de Mère Nature. Si on la salit, si on la pollue, on scie la branche sur laquelle on est assis. C’est pourquoi Cathy recense régulièrement des plantes à mettre dans son jardin afin de constituer une pharmacopée quotidienne de la famille.

Le pissenlit est l’emblème de son entreprise. Ce n’est pas un hasard. Tout se mange dans cette plante. Les feuilles se mangent en salade ou en pesto. Les bourgeons se transforment en capres. Quant aux racines, elles s’avèrent très bonnes pour tout ce qui est problème urinaire elles sont en effet diurétique (augmente la quantité d’urine) Elles travaillent surtout sur les fonctions d’éliminations (dépuratives), poids. Le plantain – que tout le monde possède dans son jardin – se mange. Du moins les feuilles. C’est ainsi très bon en pesto. Les graines sont mangées par les oiseaux.

Dans la famille Libaros, on n’arrache pas les mauvaises herbes ni les haies. Chaque plante à son utilité. Et en plus, c’est gratuit. D’ailleurs, si vous êtes sujet aux infections urinaires, Cathy préconise des infusions de bruyères.

fabriquer son macerat
Atelier de fabrication de macérât.

Comment vivre zéro déchet ? Désormais, vous avez toutes les cartes en main pour protéger la planète ! Si vous avez peur de débuter, souvenez-vous que Cathy a commencé alors qu’elle travaillait à temps complet. C’est donc possible. Aujourd’hui, maman entrepreneuse, elle possède encore plus de temps. Elle fait donc plus d’effort.

L’important est de réfléchir à de bonnes pratiques. De ne pas tomber dans le piège du miroir aux alouettes. Pour Cathy, il faut placer le curseur à l’endroit où on le souhaite. Personne n’est parfait, même elle. Elle boit du café, elle roule en voiture. L’essentiel, faire du mieux que l’on peut. Chaque petite goutte remplit le seau.

Si les ateliers de Cathy vous intéressent, elle habite un petit village (Sclos de Contes), dans l’arrière-pays niçois. Idéal pour les vacances.

Mais le mieux est de la contacter sur Facebook, par le biais de son site internet ou sur durablementvotre06@gmail.com

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