Institutions culturelles françaises : FAQ


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Vous aimez les musées français ? Vous avez même toujours rêvé d’en découvrir les coulisses, voire peut-être d’y travailler ? Retrouvez toutes les questions que vous vous posez sur ces établissements culturels, fleurons de notre patrimoine.


Définition d’un musée

Un musée est une institution au service de la société ou d’un groupe d’individus (entreprise, université…). Son objectif consiste à collecter des biens culturels matériels ou immatériels afin d’en préserver la mémoire pour les générations à venir. Collecte, conservation, étude et transmission guident ainsi ses actions. Un musée permet donc de partager un savoir ou un savoir-faire à des publics à des fins d’éducation, de transmission et de plaisir. Il se doit également de protéger et de préserver des objets d’une importance culturelle majeure pour le pays.

Une définition internationale


Les musées français s’efforcent de se conformer aux standards internationaux. Le Conseil international des musées (ICOM) a ainsi adopté, en août 2022, une nouvelle définition du musée. Celle-ci renforce les critères de qualité et d’intégrité de ces établissements culturels.

Ils se doivent d’être :

⭐ à but non lucratif, c’est-à-dire de ne pas réaliser de bénéfices financiers ;

⭐ au service de la société ;

⭐ accessible au public, sans discrimination ;

⭐ éthique et professionnel dans sa communication et son organisation ;

⭐ un lieu de partage de connaissances, d’expériences, de divertissement et de réflexions.

Et se consacrer à :

⭐ la recherche ;

⭐ la collecte ;

⭐ la conservation des œuvres culturelles, mais aussi du patrimoine naturel  ;

⭐ l’interprétation ;

⭐ l’exposition des objets ;

Ceci dans le but de valoriser le patrimoine culturel.

Histoire des musées français

Les établissements muséaux, héritiers d’une longue tradition, ont évolué au fil des siècles. Leur évolution reflète l’importance accordée à la préservation du savoir et du patrimoine.

De quand date les musées ?

Le musée trouve son origine dans l’Antiquité. Ce mot provient d’ailleurs du grec ancien « mouseîon ». À ses débuts, le mouseîon remplissait un rôle éducatif chargé de préserver le savoir pour une élite intellectuelle.

Il est d’ailleurs probable que cette notion remonte à une époque plus ancienne. Les sociétés protohistoriques et préhistoriques auraient rassemblé et préservé des artefacts afin d’asseoir leur autorité.

De quand date les premiers musées parisiens ?



La transformation des cabinets de curiosités en musées publics trouve leur origine dans les collections royales de François 1er et de ses successeurs. Mais c’est surtout Louis XIV, passionné par les arts et les sciences, qui établira les fondations des établissements culturels publics. Toutefois, le monarque ne les rendra pas accessible au peuple, mais seulement à une élite.

Le Cabinet du roi destiné aux érudits et aux notables


Le cabinet du roi jouait un rôle scientifique et diplomatique. Les artistes et les érudits y étudiaient les objets exposés et les dignitaires y admiraient les richesses et l’étendue des possessions de la monarchie.

Ces collections, qui illustraient ainsi la grandeur du royaume de France, regroupaient :

  • des objets d’art (sculptures, tableaux, bijoux) ;
  • des instruments scientifiques (astrolabes, microscope, globes terrestres) ;
  • des spécimens naturels (minéraux, animaux empaillés, flore) ;
  • des artefacts ethnographiques provenant des expéditions françaises.

Après la Révolution, les collections royales seront transférées au Louvre. On peut donc dire que le Cabinet du Roi marque le début de l’ère des musées publics modernes.

Le Cabinet des Médailles


Le premier musée français est celui…du Cabinet des Médailles, situé dans la Bibliothèque nationale, rue de Richelieu. Fondé au XVIIIe siècle pour les érudits, il devient accessible au public en 1791.

Toutefois, ce n’est pas un musée conçu à l’origine pour être ouvert à tous les publics.

Le Muséum central des arts de la République

On peut donc dire que le premier musée français est le « Muséum central des arts de la République, ouvert en 1793. Il est connu aujourd’hui partout dans le monde sous le doux nom du… Louvre.

Le grand musée parisien accueillera les biens confisqués à l’Église, ainsi que les trésors issus des pillages révolutionnaires et des campagnes de Napoléon.

Les Monuments français

Après le Musée du Louvre, place aux Monuments français. Cette institution culturelle est fondée en 1795 par Alexandre Lenoir, un historien de l’art et archéologue. Ce lieu abrite principalement des monuments, des sculptures et… des tombeaux : Héloïse et Abelard, Molière, Boileau. Lors de sa fermeture, en 1816, ces sépultures seront transférées au Père Lachaise. Le reste des biens culturels exposés aux Monuments français seront intégrés aux collections du Louvre et de Versailles.

À la même époque que le Louvre, n’oublions pas l’ouverture du Museum d’histoire naturelle, autre grande institution française.

musée monument français
Salle du musée des Monuments français (Gallica, BNF).

Et les musées en province ?


Le Louvre, de création récente, ne peut absorber tous les biens confisqués à l’Église, les objets révolutionnaires et les butins des campagnes napoléoniennes. Pour remédier à cette situation, le ministre de l’Intérieur, Jean-Antoine Chaptal, décide de créer 15 musées en province. Il s’agit du décret du 31 août 1801, connu sous le nom de décret Chaptal. Celui-ci permettra l’ouverture de nombreux musées provinciaux après cette date : les musées des Beaux-Arts de Lyon, de Marseille, et de Rouen pour en citer quelques exemples.

Toutefois, l’objectif principal du décret Chaptal est surtout de redistribuer les œuvres d’art à l’ensemble du territoire français. La garantie ? Les trésors artistiques et culturels ne restent pas tous concentrés sur Paris. L’accès à la culture s’étend ainsi à un plus grand nombre de citoyens.

Cependant, d’autres musées avaient déjà vu le jour en province avant ce décret. Citons le musée de Grenoble fondé en 1798.

Le saviez-Vous ?


La plus ancienne collection publique française est… régionale. Elle appartient à la ville de… Besançon. Son origine remonte à 1694. Donc bien avant celle du Louvre. L’abbé Jean-Baptiste Boisot lègue sa collection privée aux bénédictins de Besançon. La condition ? Que le public puisse les voir selon des horaires réguliers.

abbé grégoire et patrimoine culturel
Estampe d’auteur inconnu de l’abbé Grégoire, curé d’Emberménil, député de Nancy à l’Assemblée nationale (Gallica, Bnf).

Le statut des musées


Les musées en France bénéficient de cadres juridique et administratif spécifiques. Ces derniers reconnaissent leur rôle et leur mission en tant qu’institutions culturelles. En dehors des musées privés et des fondations, Ils sont gérés sans objectifs de profit financier. Ils reçoivent donc des subventions publiques afin de remplir leurs missions de conservation, d’étude et de diffusion du patrimoine culturel. Cette reconnaissance légale et ce soutien public permettent aux musées de se concentrer sur l’intérêt général et l’accès à la culture pour tous.

Quel est le statut des musées français ?


En France, les musées se caractérisent par différents statuts.

On distingue en effet :

🏛️ Les musées nationaux. Ils sont gérés par le ministère de la Culture. On en dénombre 61, dont le château de Versailles, le Mucem, le château de Pau.

🏛️ Les musées Labellisés Musée de France. Cette appellation est accordée à des institutions culturelles qui respectent des critères spécifiques. Ils appartiennent soit à l’État ou à des collectivités ou à des associations. Lorsqu’ils appartiennent à l’État, ils sont gérés par d’autres ministères. C’est par exemple le cas du musée national de la Marine.

🏛️ Les musées régionaux. Ils sont gérés par la région. C’est le cas du musée du Train miniature, du musée d’Ethnographie de Martinique.

🏛️ Les musées départementaux. Ils sont gérés par les départements. Musée d’Arles antique, musée Albert-Kahn, musée Maurice Denis.

🏛️ Les musées municipaux. Ils sont parmi les plus nombreux. On peut citer le musée Ziem à Martigues, le musée Lapérouse à Albi, le musée Archéologique de Saint-Raphaël.

🏛️ Les musées associatifs. Ils sont tenus par des bénévoles, soutenus le plus souvent par leur municipalité. C’est le cas du musée de La Ciotat, du musée Dynamo, à Dunkerque, du musée du Fort d’Ambleteuse. Les musées associatifs peuvent obtenir le label Musée de France, après soumission de leur dossier.

🏛️ Les musées privés. Ils possèdent le statut d’entreprise non gouvernementale. Ils sont gérés par une personne morale ou un groupe d’individus. C’est le cas du musée Maillol, du musée de la Savonnerie Marius Fabre, du musée D-Day Omaha.

🏛️ Les musées de fondation. Ce type d’institution est financé par une fondation privée dans un but de mécénat culturel. Il s’agit souvent d’une famille (Cartier, Vuiton). Au contraire des associations, ils sont à but lucratif. On peut citer la fondation Vasarely à Aix-en-Provence, la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence.

Les musées d’entreprise. Ils sont financés par la société. C’est le cas du musée Michelin, le musée de la vache qui rit.

Les musées universitaires. Ils sont gérés par le ministère de l’Éducation, via les universités.

Citons également les maisons d’écrivains et d’artistes avec le label « maison d’illustre ».

musée privé marius fabre
Musée privé Marius Fabre à Salon-de-Provence (N. Baills).


Quel est le statut des établissements publics culturels ?

On distingue dans les établissements publics différents statuts.

Citons les :

⛪ EPCC (Établissement public de coopération culturelle) comme Narbo Via, le Centre Pompidou ou Louvre-Lens. Ce type d’institution est constitué par une collectivité territoriale ou un EPCI (Établissement public de coopération intercommunale).

⛪ EPCA (Établissement public à caractère administratif). C’est le cas du Louvre, d’Orsay et de Guimet. L’institution dispose d’une plus grande autonomie. Ces agents possèdent le statut de fonctionnaire ou de contractuel de droit public.

⛪ Epic (Établissement public à caractère industriel et commercial). Citons la Cité de l’architecture, le Centre national de la musique, la Comédie française. Le statut ressemble à celui de l’EPA, mais sa nature est commerciale et industrielle.

⛪ SCN (Service à compétence nationale). L’établissement possède moins d’autonomie puisqu’il est rattaché à l’administration centrale. Ces musées dépendent du ministère de la Culture. On peut citer le Musée d’archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye, le château de Pau, le Musée de Cluny à Paris, le Musée national de préhistoire aux Eyzies-de-Tayac.

Notez que des syndicats intercommunaux peuvent se former pour gérer des biens culturels. Il s’agit d’une coopération entre plusieurs communes. C’est le cas pour le Château de Monte-Cristo à Port-Marly.

Des musées en France pour tous les goûts


Le paysage muséal français offre une richesse muséale exceptionnelle, s’adaptant à tous les centres d’intérêt. Difficile ainsi de ne pas trouver chaussure à son pied.

Quelle sont les différentes catégories d’un musée en France ?


Le territoire national abrite une grande variété de musées, certains classiques et d’autres plus étonnants.

On distingue ainsi :

🎨 les musées archéologiques, comme le musée de la Préhistoire, Arles Antique, le musée de Cluny ;

🎨 les musées d’ethnologie. Le quai Branly, le musée de Honfleur, Guimet ;

🎨 les musées d’anthropologie. Citons le musée de l’Homme, et de nombreux musées universitaires.

🎨 les musées d’art comme le Centre Pompidou, le Palais de Tokyo, le musée de Sèvres ;

🎨 les musées des beaux-arts. On trouve parmi eux, le Musée du Louvre, Orsay, et de très nombreux musées en province, comme ceux de Nantes, de Bordeaux, de Lille ;

🎨 les musées d’histoire naturelle comme le musée Fragonard, les muséums de Paris et de Marseille ;

🎨 les musées des sciences et des techniques. Citons ceux des Arts et Métiers, la Cité des Sciences et de l’Industrie, la Cité de l’Espace, le Palais de la Découverte ;

🎨 les musées de traditions populaires comme le musée de l’histoire landaise, le musée dauphinois, le musée Albert Reynaud ;

🎨 les écomusées ou les musées de plein air, comme celui d’Alsace, Villeneuve-d’Ascq ou Hayange ;

🎨 les musées d’histoire. Citons le musée de la Résistance et de la Déportation à Lyon, le musée d’Histoire de Marseille.

musée histoire de marseille
Musée d’histoire de Marseille, avec les vestiges du port antique de la cité phocéenne.


Les musées en langue régionale

Les institutions culturelles s’adaptent à tous les publics. Elles intègrent ainsi de plus en plus les langues régionales dans les dispositifs de médiation. Cette démarche vise à valoriser les identités locales et à rendre le patrimoine accessible à un plus grand nombre de visiteurs.

Le musée des Champs Libres à Rennes propose ainsi des expositions en breton et en français ainsi que des animations et des ateliers en langue bretonne. Chaque jeudi, vous pouvez également pratiquer votre brezhoneg lors de causeries.

D’autres institutions culturelles proposent des informations disponibles dans la langue locale. Citons :

  • le musée basque et de l’histoire de Bayonne ;
  • le musée de la Corse à Corti ;
  • le musée du Vieux-Toulouse ;
  • et bien d’autres encore.

En adoptant une approche multilingue locale, les musées français s’engagent à préserver la richesse culturelle du pays. Ils veillent également à valoriser la diversité linguistique.

Les professionnels des musées : les ambassadeurs de notre patrimoine

Les musées ne seraient rien sans ceux et celles qui les font vivre et perdurer. Ces acteurs culturels jouent en effet un rôle essentiel dans la préservation, la valorisation, et la transmission du patrimoine culturel. Gardiens de notre héritage, ils forment un réseau puissant et dévoué qui contribue à enrichir et à assurer la pérennité de nos collections.

Parmi ces experts culturels, nous trouvons une diversité de professions, certaines plus connues que d’autres.

Les conservateurs, les gestionnaires et les régisseurs

Ils protègent les œuvres d’art, les monuments historiques et les biens immatériels. Leurs expertises technique et scientifique permettent d’assurer la conservation préventive et la valorisation des biens culturels pour les générations futures. Ils veillent également à la diffusion des savoirs.

Les restaurateurs

Ces professionnels spécialisés dans la conservation et la restauration des biens culturels représentent des rouages indispensables. Sans eux, pas de restitutions à l’identique. Ils réparent les dommages du temps, stabilisent les objets contre la corrosion, nettoient, protègent, surveillent. Ceci tout en respectant l’authenticité des œuvres.

Les médiateurs culturels

Vous avez certainement croisé, lors d’une visite de musée, ces passeurs d’histoires et de connaissances. Ils sont en première ligne. Ils organisent en effet les visites guidées, les ateliers et les événements festifs. Leur mission consiste à susciter l’intérêt et la curiosité du public, en particulier les enfants et les adolescents.

Les responsables de musées et de bibliothèques

On l’oublie souvent, mais les livres et les archives font également partie des biens culturels. Les conservateurs de bibliothèque ou les archivistes jouent également un rôle crucial dans la gestion des collections et des ressources culturelles. Ils veillent à ce que notre héritage commun soit correctement conservé, catalogué, et mis à disposition du public pour la recherche et l’éducation.

Et tous ceux et celles qui oeuvrent dans l’ombre des musées

Bien d’autres professions participent activement à valoriser et à préserver nos trésors culturels dans les musées. Qui sont ces travailleurs de l’ombre ? Des photographes, des archéologues, des chargés de communication, des agents récoleurs, des documentalistes, des secrétaires, des comptables… Sans oublier, les stagiaires et les bénévoles. Sans leur contribution, les institutions culturelles ne pourraient pas fonctionner. Rendons donc hommage à tous ces professionnels de l’ombre, indispensables au bon fonctionnement des musées.


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