Apprendre en protégeant la planète : 5 habitudes efficaces

Vous aimez apprendre ? Vous êtes curieux ou curieuse ou simplement intéressé·e par l’étude et l’acquisition de nouveaux savoirs ? Mais pas au détriment de la planète. Découvrez 5 habitudes pour se cultiver sans polluer afin de nourrir son esprit à moindre coût…écologique !

Lire plus pour se cultiver sans engendrer de déchets ☢️

Lire est le moyen le plus rapide et le plus efficace pour étoffer ses idées tout en respectant la nature. Quel que soit le contenu, la lecture est fabuleuse pour le cerveau. Elle :

✔️ stimule votre imagination ;

✔️ augmente votre vocabulaire ;

✔️ vous ouvre de nouvelles perspectives.

Mais quel support de lecture choisir pour ne pas détruire la planète ?

Livre papier ou liseuse : quel support pour ne pas polluer ?

Livre papier ou liseuse ? Le dilemme grandit avec le développement des supports numériques.

D’un côté, le livre papier a un coût écologique assez faible. Les ressources utilisées (papier et encre) et les émissions de gaz à effet de serre sont faibles : entre 1,5 à 4 kg de CO2 contre 235 pour un livre numérique.

Le véritable poids environnemental du livre réside surtout dans la production du papier. La liseuse, quant à elle, est une dévoreuse de matières premières rares : or, coltan, aluminium, cuivre.

Mais c’est l’usage qui détermine la rentabilité écologique du livre ou de la liseuse. Lire sur liseuse ne devient réellement intéressant qu’à partir de 10 livres lus par an. Cependant, la comparaison ne fonctionne qu’avec les livres papier neufs et qui ne seront pas relus par la suite.

Quand on utilise le livre au moins deux fois, le rapport change. Il faut alors lire plus de 20 livres par an sur tablette pour qu’elle ait un impact écologique moindre.

En résumé, la liseuse n’épargne la planète qu’à partir d’un nombre très important d’ouvrages lus chaque année. Sans compter qu’il faut conserver le même appareil sur plusieurs années. Changer de liseuse relance évidemment les compteurs.

Autrement dit, si vous êtes un lecteur occasionnel, privilégiez les emprunts à la bibliothèque, et vous avez tout bon !

livre papier ou liseuse
Quel support pour ne pas polluer : tablette versus livre (N. Baills)

Quel livre pour ne pas polluer ?

Il est préférable de choisir des ouvrages déjà existants. Plus le support sur lequel vous lisez a circulé et a été utilisé, et plus son impact écologique sera faible. Mais où trouver des moyens de lire sans dégrader davantage notre environnement ?

Voici une liste non exhaustive de moyens de lecture permettant de perfectionner sa culture sans altérer la planète.

Les bibliothèques : centres inépuisables de ressources pour se cultiver sans polluer

Vous l’avez compris, pour réduire la pollution, rien de tel qu’une visite dans votre bibliothèque locale ! Celle-ci demeure en effet un espace de partage et d’instruction. Pour peu qu’elle possède des ordinateurs connectés à Internet, c’est certainement le lieu du savoir par excellence.

En mutualisant les supports, elle réduit l’impact écologique lié à leur production. Au lieu de produire 1 000 livres du dernier polar en vogue, quelques exemplaires suffisent.

Les bibliothèques possèdent depuis toujours une mission de vulgarisation de la culture. Elles organisent donc régulièrement des événements culturels (conférences, projections de films, expositions, débats, séances de dédicaces avec rencontres d’auteur, ateliers…).

Certaines bibliothèques enrichissent leurs collections en proposant également des objets tels que des jeux de société, des instruments de musique ou encore des machines à coudre. La mutualisation n’a pas son pareil pour vous aider à vous cultiver sans trop dégrader l’environnement…

Bibliothèque Richelieu
Intérieur de la bibliothèque Doucet à Paris (N. Baills).

Le journal afin de développer ses connaissances

Lire le journal permet de développer son savoir tout en préservant la planète et en réduisant ses déchets. Lire votre périodique préféré développe : des compétences en lecture et en écriture, perfectionne le vocabulaire. C’est une des meilleures sources d’érudition disponible sur le marché. Il ne nécessite pas d’électricité, de connexion haut débit ou de serveur. Le journal vous fournit des informations sur les actualités, le sport, les divertissements. Ce bulletin d’informations permet de se tenir au courant de la politique, de découvrir et suivre les débats de société.

Une fois lu, votre hebdomadaire peut être conservé et réutilisé. Il servira de base à d’autres assoiffés de science, sans utiliser de nouvelles énergies.

Le dictionnaire pour enrichir son vocabulaire

La lecture du dictionnaire peut sembler insignifiante au premier abord. Pourtant, chercher le sens de mots inconnus vous permet d’enrichir votre lexique personnel. Vous pouvez aussi vous fixer l’objectif d’un mot nouveau par jour. Si vous le pouvez, lisez ce mot dans le contexte, c’est-à-dire au cours d’une lecture qui a du sens : un article de journal, un extrait de roman… Si les mots nouveaux rencontrés ne sont pas contextualisés, il est fort probable que vous les oubliez. Tenez donc une petite liste des mots inconnus au quotidien et recherchez leur signification dans le dictionnaire. Essayez ensuite d’utiliser ces mots nouveaux dans un autre contexte. Garanti 100 % culture et durable.

Les cartes ou les Atlas pour effectuer ses recherches géographiques

Voilà encore une autre ressource inépuisable de science ! Plutôt que d’utiliser Google Maps ou tout autre GPS en ligne, pourquoi ne pas apprendre à utiliser une carte ? Voici un moyen low-impact de travailler votre géographie et vous cultiver. Commencez par vous procurer une carte de votre ville, ou région. Apprenez à repérer votre commune, familiarisez-vous avec les noms des villages ou des villes. Il y a fort à parier que vous tomberez rapidement sur des parcours pittoresques, des sites classés ou des édifices insolites qui piqueront votre curiosité. Rien de tel que de laisser errer son regard sur les routes touristiques ou sur les courbes de relief pour aiguiser son esprit. Vous pouvez vous prêter au jeu aussi souvent que nécessaire, mais la régularité vous permettra de consolider vos nouveaux acquis.

Utiliser son environnement pour se cultiver sans polluer 

Votre environnement proche reste votre plus grand trésor ! Il constitue une source infinie d’informations qui n’attendent que vous pour les découvrir ! Nul besoin d’aller bien loin pour apprendre. Les lieux que vous fréquentez au quotidien sont une mine d’érudition.

Utiliser les plaques des rues afin d’élargir son bagage culturel

Vous êtes-vous déjà penché·e sur le nom des rues de votre ville ? Les avenues portant des noms de personnages de l’histoire de France sont en effet une source de connaissance gratuite. De même, les rues de votre village portent peut-être le nom d’un ancien résistant ou d’une figure célèbre de la région. Pour certaines, il vous faudra pousser la porte de votre bibliothèque communale pour en savoir plus. Parfois, certaines plaques de rue proposent une petite biographie du personnage cité.  Cette activité porte un nom : l’odonymie.

plaque d'immeuble
Plaque d’immeuble où vécut Stendhal, au 61 rue Richelieu, Paris (N. Baills).

S’instruire grâce aux monuments et bâtiments historiques

Vous consommez local, peut-être même des aliments issus de l’agriculture biologique. Pourquoi ne pas appliquer ces bonnes pratiques pour votre culture personnelle ?

Première destination touristique mondiale depuis de nombreuses années, notre pays possède un patrimoine culturel unique. Mettez à profit ses immenses ressources architecturales et artistiques afin de vous cultiver au quotidien. Il est fort probable que votre ville possède des monuments ou bâtiments historiques, voire plusieurs. Vous pourrez découvrir son histoire à travers ses constructions mémorables. Utilisez les panneaux explicatifs souvent installés sur la façade de ces bâtisses. Parfois, des parcours entiers permettent de découvrir des pans de ville selon des thématiques différentes. N’hésitez pas à pousser vos visites dans des endroits que vous pensez déjà connaître, ils peuvent encore vous surprendre. Les monuments les plus courants sont :

✔️les églises ;

✔️les cimetières ;

✔️les cathédrales ;

✔️les châteaux ;

✔️les tours ;

✔️les palais ;

✔️les hôtels particuliers ;

✔️les portails ou les porches ;

✔️les maisons d’illustre

✔️les mémoriaux de guerre ;

✔️les musées.

✔️ les sites archéologiques.

Privilégiez les églises qui offrent souvent une combinaison gagnante de peintures, sculptures et architectures.

Mettre à profit la nature pour un savoir sans impact écologique

Pas de monuments près de chez vous ? Qu’à cela ne tienne. Certains types de paysages (forêts, rivières, bocages, lacs) sont classés Patrimoine mondial de l’Unesco. Par ailleurs, l’entrée d’un parc naturel ou d’un jardin est souvent l’occasion de connaître la faune et la flore.  Des panneaux d’informations sont souvent mis à disposition des visiteurs. Rassemblées par des spécialistes, ces données couvrent des domaines aussi divers que la botanique, l’ornithologie ou la zoologie. Profitez d’une balade dans une forêt proche de chez vous ou dans un sous-bois pour observer la vie qui s’y trouve. Empruntez dans votre bibliothèque un guide de la faune et la flore locale pour apprendre à reconnaître les différentes espèces d’arbres ou d’insectes.

Vous habitez en ville, avec peu d’espaces verts ? Observez les oiseaux migrateurs et participez même à l’inventaire des oiseaux bagués si vous le désirez.

La LPO française (ligue pour la protection des oiseaux) a toujours besoin d’aide pour le comptage visuel direct des oiseaux migrateurs. En prenant des photos d’oiseaux bagués, vous apprendrez à reconnaître les espèces et en découvrirez plus sur leur comportement et leurs habitudes de vie. Le tout de manière durable.

bambouseraie des Cévennes
Vallon du Dragon, bambouseraie des Cévennes (N. Baills)

S’instruire par l’échange et l’interaction afin de ne pas détruire la planète

Assister à des rencontres culturelles dans sa région pour se cultiver sans polluer

Quoi de mieux que de se voir servir la connaissance sur un plateau, près de chez soi ?

Toutes les villes, même les plus modestes, possèdent un agenda culturel et organisent des événements littéraires, artistiques ou musicaux. Plongez dans la culture sans craindre pour votre bilan carbone en assistant à ces événements (de préférence en transport en commun, en vélo ou trottinette). Peu importe le domaine : salons du livre, foire des vins ou expositions temporaires, voici encore une manière de s’enrichir sans polluer. Cela concerne évidemment les événements qui sont les plus proches de chez vous et qui nécessitent le moins de transport possible. Informez-vous des prochains concerts ou des représentations théâtrales locales. Mais attention, sans prendre de prospectus qui seront jetés ensuite dans la poubelle.  Même en zone rurale, des spectacles sont organisés. Ils participent à l’enrichissement de votre culture générale sans impact environnemental fort.

Intéressant et gratuit : toutes les universités des grandes villes proposent le statut d’auditeur libre et permettent d’assister à des cours sans être étudiant.

S’enrichir par l’échange

Beaucoup de personnes affirment mieux retenir en échangeant avec une autre personne. Profitez des ressources de votre entourage, lancez des conversations et des débats. Recherchez d’autres points de vue, complétez vos acquis. En confrontant vos idées à celles des autres, vous affûtez votre sens de l’argumentation et vous enrichissez en changeant de perspective. Ce sont des ressources disponibles de suite et complètement écologiques.

Discutez également avec des personnes spécialisées dans leur domaine, quand vous le pouvez. Questionnez-les sur leur métier ou leur passion : elles vous permettront d’emmagasiner de nouvelles connaissances de manière simple et accessible. Inutile de voyager loin, votre artisan du coin sera certainement ravi de partager sa passion avec vous.

Transmettez également votre bagage culturel, c’est un moyen efficace de vérifier et d’affiner votre instruction. Il n’est pas rare de découvrir de nouvelles informations en retour.[

Devenir créateur de culture : apprendre sans polluer

Être cultivé·e, c’est s’intéressé·e à la culture et y participer activement.

Pratiquer une activité créatrice permet d’être un acteur ou une actrice de la culture. De développer des notions ou de s’en approprier de nouvelles.

Pratiquer l’écriture

Se cultiver peut passer par l’écriture. Il peut s’agir de journaux intimes, de carnets de notes qui rassemblent des idées nouvelles, des informations lues ou entendues. En tenant vos propres archives, vous vous créez un support d’apprentissage réutilisable. Vous vous donnez l’occasion de croiser vos idées et d’en faire germer d’autres. Certain·es préfèrent coucher le déroulement de leur journée dans un journal intime. Là encore, à moindres frais pour la planète. Vous développez votre vocabulaire et affinez votre expression écrite. À condition toutefois de réutiliser un vieux carnet (le principe est de ne pas acheter du neuf). Tentez l’écriture littéraire et donnez-vous un cadre : commencez par de la poésie, des contes, des nouvelles. Essayez les concours d’écriture, qui permettent de relever de nouveaux défis. C’est un moyen simple et écologique de réinvestir des éléments que vous aurez lus ou appris, et de réactiver vos neurones de manière ludique sans créer de nouveaux déchets. L’idée est bien sûr de n’utiliser que des supports réutilisables ou recyclés.

Apprendre à jouer d’un instrument

Les bienfaits de l’apprentissage de la musique ne sont plus à démontrer. Jouer d’un instrument permet d’améliorer la plasticité cérébrale. Excellente pour stimuler le cerveau, elle permet :

✔️ d’exercer votre mémoire ;

✔️  d’organiser vos idées ;

✔️  de développer votre concentration et votre dextérité.

Par la discipline qu’elle exige, la pratique d’un instrument de musique amène à faire preuve de patience et de persévérance dans son apprentissage.

C’est aussi tout l’écosystème lié à l’instrument qui rend la pratique de ce dernier intéressante : histoire de la musique, vie des auteurs, pratiques différentes selon les pays. Plus vous vous exercerez, plus votre sensibilité musicale sera renforcée. Notez que certaines bibliothèques prêtent des instruments. Sinon, vous pouvez en trouver d’occasion.

Digitalisation des savoirs : adopter les bons réflexes pour apprendre sans polluer

Les moyens pour se cultiver doivent être plus physiques, mécaniques et sans intermédiaires. Le numérique représente en effet un poids écologique supplémentaire dans notre balance culturelle déjà bien chargée. Pourtant, impossible de faire abstraction de nos divers supports connectés : tablette, ordinateurs ou autres téléphones.

Perçue comme révolutionnaire à ses débuts, l’utilisation d’Internet est aujourd’hui à nuancer. Il s’agit d’utiliser ces ressources disponibles à bon escient. Les moyens numériques ne seront considérés comme peu polluants que si certains critères sont respectés :

✔️ utiliser des appareils efficaces et économes en énergie ;

✔️ employer des sources d’énergie renouvelables telle que l’énergie solaire ou éolienne.

✔️ choisir un fournisseur d’électricité verte ;

✔️ privilégier des appareils reconditionnés ou produits localement pour éviter les émissions de gaz à effet de serre ;

✔️ pratiquer la sobriété numérique (évitez les excès et les gaspillages, inutile de télécharger toute l’anthologie de la littérature si vous savez que vous ne lirez pas ces livres).

Pour affiner son esprit, enrichir ses savoirs, et se cultiver sans polluer, nul besoin de faire brûler la planète. Appliquer ces quelques habitudes au quotidien vous permettra d’étendre votre culture générale et vos connaissances… sans avoir recours systématiquement à des supports gourmands en énergie. Décarboner  nos façons de nous cultiver sera peut-être un des derniers chantiers vers un monde plus durable.

Laure Lebrun pour Le Style est…

Crédit photos : Nathalie Baills-Barré (photo de couverture, bibliothèque INHA).

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